venerdì 18 settembre 2009

Napulizia*

Allons enfants de la pas tri. A Naples, on pratique le tri sélectif : il y a des choses que l'on jette chez soi, et d'autres par la fenêtre.
Dans le centro storico où j'ai passé mes premières nuits napolitaines, j'ai régulièrement vu des mouchoirs, papiers, ou autres, passer par les balcons. Ce n'est pas le seul quartier où on pratique l'épollué-jeté.
Les trottoirs ont un relief particulier. Au lieu des classiques crottes de chiens laissés par leurs propriétaires à Paris ou à Nice, les marciapiedi de Naples présentent une grande variété : ici un canapé éventré, là des chiffons sales, plus loin un ensemble de résidus indéfinissables.

 

Déchets uomo. Pourrait-on faire la sociologie de la ville au travers de ses restes ? Ce matin, une retraitée qui a passé toute sa vie à Naples m'expliquait que le manque de respect pour leur ville caractérise ses habitants. Elle ne s'explique toujours pas leur inconséquence. D'autant moins, me disait-elle, que quand ils vont ailleurs, ils se comportent correctement.

Les violents orages du début de semaine n'ont pas suffi à rincer la ville. Sa décrépitude contribue à son caractère. Les quotidiens consacrent régulièrement des articles à la "gestion" des déchets [aujourd'hui encore, dans Il Mattino].


Tousse ensemble, tousse ensemble, ouais, ouais ! J'ai découvert Naples à la mi-août, période la plus calme de l'année. Il y avait eu un pic de pollution, alors que de nombreux Napolitains avaient quitté la ville avec leur voiture, et que l'activité économique était au ralenti (la plupart des magasins sont fermés à cette époque). "La cause est à chercher ailleurs", expliquait un spécialiste dans un journal local. Et d'évoquer le trafic maritime dans le port.

"La cause est à chercher ailleurs" ? J'ai lu que la mafia contrôle une part importante de la fabrication du pain, cuit dans des caves dans des fours toxiques [voir ce récent article sur la découverte de 180 fours illégaux]. Et l'on sait que le crime organisé a depuis longtemps la main mise sur les déchets. La mafia a visiblement aussi réussi à enfumer les esprits...

A Naples, on tousse. Et même les rats n'ont pas l'air en forme.

* pulizia : la propreté

2 commenti:

  1. R.Saviano sarebbe fiero di te! Erica

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  2. @Erica : Roberto Saviano è molto più coraggioso! Questo è un blog anonimo :~)

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