sabato 7 novembre 2009

"Voir Naples et mourir"

"Vedi Napoli e poi muori". Selon Wikipedia, les habitants utilisent cette formule (bien connue !) "pour souligner la beauté de leur ville… qu'il faut avoir vue au moins une fois dans sa vie" (pour le jeu de mots sur lequel est basée l'expression, voyez la notice Wikipedia en question).

A Naples, la mort est à tous les coins de rue :


On Naplique pas les règles. "DIVIETO DI AFFISSIONE" : sous ces petits panneaux d'acier fichés dans les murs, sur lesquels est donné l'ordre, en rouge, de ne pas afficher, on trouve... des affiches. Il s'agit de faire-part de décès.

Une grande partie de la vie se passe dans la rue ; la rue est aussi celle qui annonce, aux croisements, les nouvelles les plus tristes.

Ces affiches en noir et blanc au format A5 se trouvent souvent à côté d'autres, A4 bicolores, qui présentent des logements à la vente ou à la location.

En y réfléchissant, c'est vrai qu'il peut y avoir un rapport entre les premières et les secondes...


Trépas sans balles ? A Naples, la mort est à tous les coins de rue. Depuis mon arrivée, la presse évoque de temps à autre des assassinats par arme à feu, le plus souvent des règlements de compte entre bandes organisées. La mort d'un chef de famille est saluée par des feux d'artifice, comme il y a quelques semaines après le décès par balles d'un "parrain" tué sur son lit d'hôpital.
Scènes typiques de la vie locale ? Dans le même temps, la grippe A a plus tué à Naples (une dizaine de personnes souffrant d'autres maladies sont décédées dans la ville alors qu'elles avaient le virus).
Le taux de criminalité ici serait le plus élevé d'Europe. C'est certainement vrai, car il y a plus d'un institut médico-légal dans la ville. Mais les médecins qui y travaillent doivent aussi être beaucoup sollicités pour tous les accidents de deux roues, dont les conducteurs sans casques klaxonnent aux carrefours aveugles plutôt que d'y ralentir. A Naples, la mort est vraiment à tous les coins de rue.


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Il y a plusieurs entreprises de pompe funèbre en face du tribunal de Naples. C'est pratique.

Naplons pas un chat un chat. «Sì, hanno ucciso mio marito. Qual è il problema?» ("Oui, ils ont tué mon mari. Quel est le problème ?") : c'est ce qu'a déclaré à la presse l'épouse d'un homme abattu dans la rue, en mai dernier, dans le quartier Sanità à Naples.
C'est par les medias que l'on apprend que la loi du milieu a été mise en oeuvre. Les morts violentes qui font les titres des journaux semblent être vécues comme les autres faits divers qui font l'actualité - le problème des déchets, l'incompétence des décideurs publics, la corruption... - : avec fatalisme.

Tout l'inconscient de Naples est bâti sur le drame qui peut survenir à tout instant : la ville est au pied du Vésuve, dans la zone où le risque sismique est le plus élevé au monde. Nous sommes un million d'habitants à vivre dans une cité sur laquelle le volcan porte son ombre chaque matin.

2 commenti:

  1. Hai colto la vera filosofia partenopea : vivere "alla giornata", cioè vivere quasi come fosse l'ultimo giorno della propria esistenza!
    Ciao, Erica

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  2. Concernant l'avant-dernier paragraphe, il semble que tous ces problèmes aient la même cause, alors, je suppose que la loi du silence, qui doit être entrée dans les chromosomes des napolitains s'y applique de la même façon...

    Olea, ae, fém.

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