giovedì 15 ottobre 2009

J'en Napels à la tendresse... (la conduite des Napolitains)

A Naples, le nombre d'habitants est inversement proportionnel à la taille des voies de circulation. Les trottoirs, déjà réduits, sont pleins de scooters ou de gens qui s'arrêtent pour  discuter. Quand les rues ont deux voies, leur largeur n'est guère que d'une voie et demie. Les bus eux-mêmes sont pour la plupart étroits, comme une espèce qui se serait adaptée à son environnement.

Je suis irrital et je le reste. C'est dans cet univers que le na-pilote-ain passe le plus enfumé de son temps. Sur la route, chacun donne sa propre interprétation du code, avec consensus sur le fait qu'il n'est pas nécessaire de stopper à certains feux rouges. A ces endroits, les rares qui s'essayent à marquer l'arrêt subissent invariablement des réprimandes klaxonnées.
Mais de façon générale, conduire à Naples revient à klaxonner et se faire klaxonner. Comme le geste accompagne la parole, on ponctue sa conduite de son avertisseur.

Le klaxon indique aussi l'arrivée du scooter à un carrefour aveugle, probablement pour signaler qu'il s'en approche ; sachant que celui qui arrive de la perpendiculaire fait exactement la même chose dans le même but. C'est aux carrefours que l'on comprend que nombre de Napolitains sont superstitieux, ainsi que leur penchant à croire aux miracles.

On Naple-ique pas les règles. Une fois sorti des grands axes, il n'y a plus vraiment de règles de circulation. Il n'y a qu'un principe : il faut que ça avance !!! Au carrefour engorgé on s'engage quand même, centimètre par centimètre. Dans une voie piétonne, on essaie de progresser en flirtant avec les genoux des passants. Dans les rues qui montent, les scooters ont besoin de se lancer à pleine vitesse - d'autant plus qu'ils supportent souvent le poids de trois passagers - et s'engagent donc le plus vite possible, en klaxonnant de façon continue pour espérer que les piétons s'écartent et conserver l'allure (les passants sont forcément sur la route, les trottoirs étant inexistants ou impratiquables). Pour traverser une rue là où il le peut - donc partout -, le piéton teste la capacité du véhicule qui arrive à s'arrêter pendant que ce véhicule teste la possibilité qu'aura ce piéton de reculer.

Il faut que ça avance ! Quand on klaxonne son prochain, ce n'est pas pour lui reprocher d'avoir enfreint une règle. Au contraire, un comportement contraire au code de la route attire plutôt la sympathie. Pourquoi jouer de l'avertisseur contre une personne garée en double file, alors que l'on pourrait y être soi-même ? On ne klaxonne que quand un conducteur ne contribue pas à l'avancement. Car IL FAUT QUE CA AVANCE !

Il faut que ça file ! Et cela ne s'arrête pas à la voirie. Dans les files d'attente, bien souvent le Napolitain fait comme sur la route : il double. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis resté interloqué de voir des gens me passer. Les Britanniques, connus pour leur discipline dès que se forme une queue, perdraient ici leur légendaire flegme...
Mon regard réprobateur attire trois types de réaction :
- celle qui consiste à s'étonner ou faire semblant de s'assurer que j'étais bien devant,
- celle qui consiste à s'étonner ou faire semblant de s'assurer que j'étais bien devant, mais en passant quand même,
- celle qui consiste à se justifier d'être passé devant.
Hier, un Italien du sud m'expliquait que la file n'existe pour lui que s'il la perçoit effectivement. Autrement dit seulement s'il y a un nombre critique de personnes semblant massées les unes derrière les autres. Ce qui expliquerait pourquoi je me suis fait tant de fois dépasser.
Pour marquer le fait que l'on est devenu prioritaire au comptoir, une fois doublées les personnes qui en sont proches, il semble qu'il faille poser les mains sur celui-ci (dans le cas d'un présentoir un verre, les placer contre). Je ne sais pas faire.

On conduit dans la rue comme on se conduit dans la vie.

2 commenti:

  1. Ormai avrai capito che nel capoluogo partenopeo è la legge del più Furbo che regna...A proposito di leggi, mi ricordo quando era uscita quella dell'obbligo delle cinture di sicurezza : nessuno la voleva accettare, ma i Napoletani, pur di non mettersele, se le erano disegnate sulle magliette.
    La fantasia degli Italiani non ha limiti:-)
    Erica

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  2. Inde / Naples, mêmes comportements. Mais ça semble + calme en Inde quand même...
    et sinon les glaces napolitaines?
    L

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